Quelle opération choisir ?
par Pauline Riviere
Dernière modification le
13 juil. 2018
4 type d'opérations sont pratiquées en France. Votre chirurgien vous conseillera certainement la plus appropriée mais s'impliquer dans le processus de décision opératoire est aussi une manière de vous approprier cette opération car finalement c'est votre corps qui va subir des changements radicaux. Nous allons essayer de vous décrire simplement ces opérations et surtout leur implications sur le poids et l'alimentation pour vous aider à y voir plus clair.
L’anneau Gastrique
La plus ancienne, l’anneau gastrique, consiste à poser un anneau gonflable, c’est-à-dire au diamètre modulable, en haut de la poche gastrique.
L’effet principal recherché est de diminuer la capacité à manger en créant une petite poche gastrique au-dessus de l’anneau.
Si les résultats pondéraux ne sont pas satisfaisants, notamment si le patient trouve qu’il mange encore trop, on peut resserrer l’anneau pour diminuer le volume ingérable.
Premier inconvénient, les vomissements fréquents, surtout si on ne mastique pas assez.
Certains aliments bloquent, restreignant votre choix alimenaire et entrainant des frustrations. A contrario, les aliments mous ou fondants tels les chocolats, boissons sucrées et autres sucreries passent très bien. On peut même ressentir pour ces derniers davantage d’attirance car la restriction calorique imposée par l’anneau peu donner une « faim » de calories à votre organisme qu’il aura tendance à chercher ailleurs que dans les repas qui « bloquent », c’est-à-dire sous forme de grignotages entre les repas. On voit donc souvent une difficulté à perdre plus de 15-20 kg ou sinon, des tendances à la reprise de poids.
Enfin la multiplication des resserrages augmente toujours le risque de complications et donc de devoir retirer l’anneau.
C’est pourquoi il est désormais établi que l’efficacité de l’anneau est améliorée lorsque le patient y associe une remise en question de son alimentation et un suivi diététique pour maintenir une bonne hygiène de vie.
La sleeve-gastrectomie
Cette réduction de l’estomac par chirurgie laisse ici une poche de 200 à 250 ml. Votre capacité à manger est donc divisée par 4 en moyenne et c’est ce qui explique le succès de la sleeve-gastrectomie en termes de perte de poids. (perte de 66 % de de votre excès de poids selon Himpens et al. 2006.)
Un autre facteur joue cependant pour améliorer les résultats pondéraux en comparaison de l’anneau gastrique c’est la diminution de votre appétit, de l’envie de manger. La diminution de votre capacité à manger est donc mieux vécue qu’avec l’anneau, il y a moins de frustration ou de besoin de « compenser ». Les experts d’un groupe de travail mené par la Haute Autorité de Santé en 2008 ont souligné que les patients avaient un meilleur confort alimentaire après gastrectomie longitudinale [par rapport à l’anneau gastrique].
Il peut y avoir des difficultés à s’alimenter et à boire suite à l’intervention, des blocages un peu comparables à l’anneau et/ou vomissements fréquents si vous ne prenez pas conseil auprès de professionnels spécialistes pour votre réalimentation.
Cette chirurgie irréversible, c’est un de ses inconvenants, entraîne des carences car vous mangez trop peu pour pouvoir couvrir vos besoins en protéines, vitamines et minéraux la première année, aussi vous faudra-t-il prendre des suppléments au moins la première année suivant votre opération.
La perte de poids est conséquente mais on assiste de plus en plus, avec le recul (opération pratiquée depuis seulement une dizaine d’années en France) à des reprises de poids également importantes.
C’est pourquoi l’aide d’une diététicienne est primordiale pour gérer ces problématiques. Elle vous aidera à obtenir la qualité de vie dont vous rêviez en réalisant cette intervention.
Le by-pass
Cette technique est plus ancienne que la sleeve en France, donc nous avons plus de recul concernant son efficacité en perte de poids (perte de 70 à 75 % de l’excès de poids soit environ 35 à 40 kg en moyenne selon la HAS) et sur l’amélioration des comorbidités de l’obésité. Elle est aussi celle qui peut vous apporter le plus de difficultés face à l’alimentation.
Le principe : Réduire l’estomac mais aussi court-circuiter l’absorption d’une partie des sucres et graisses de vos repas avec la réduction de l’anse intestinale alimentaire. Cette opération diminue de façon drastique votre appétit et vos envies de manger, en particulier les aliments gras et sucrés, ce qui contribue pour beaucoup à la stabilité des résultats pondéraux dans le temps. Malheureusement comme pour les autres opérations, il peut y avoir des reprises de poids.
Tous ces changements peuvent également être source d’inconforts si vous n’arrivez pas à adapter votre comportement alimentaire, à savoir : vomissements, blocages, difficultés à s’hydrater ou encore le fameux « dumping syndrome ».
Votre diététicienne d’Envie-de-Maigrir vous apporte ses 10 années d’expérience en milieu hospitalier pour vous aider à surmonter ces désagréments et faire de votre opération une vraie réussite !
La dérivation bilio-pancréatique:
C'est la moins pratiquée en France car elle occasionne de graves carences nutritionnelles. Le schéma ressemble à celui du by-pass à la différence que l'anse intestinales qui est court-circuitée est beaucoup plus longue et les sucs biliaires et pancréatique ne peuvent plus agir. C'est ce qui explique qu'il y ai plus de carences en vitamines et minéraux en parallèle à une moindre absorption des sucres et des graisses. Il faut donc prendre des compléments vitaminiques et en minéraux pour essayer de compenser les pertes. Sur le plan digestif, on rencontre souvent des inconforts et des diarrhées.